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Libération

La sulfureuse légende des teamstersLe syndicat tente d'oublier son passé mafieux.

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publié le 22 août 1997 à 7h12

Le succès de la grève UPS ou, à tout le moins, son impact dans

l'opinion publique tombe à pic pour le syndicat des teamsters dont l'image suflureuse reste, bien que moins marquée, toujours présente. Les teamsters (en français «camionneurs») sont en effet ces routiers qui ont longtemps tenu la dragée haute au patronat et aux hommes politiques américains. Leurs actions sont aussi légendaires que l'est la figure de celui qui fut l'un de leurs dirigeants les plus célèbres: Jimmy Hoffa disparu mystérieusement en 1975 dans un parking et vraisemblablement assassiné. Cet homme qu'on retrouve sous les traits de Jack Nicholson dans le film de Danny DeVito sorti en 1992 était de fait un vrai personnage de fiction dans l'Amérique de l'après guerre. Lorsqu'il était ministre de la Justice, Robert F.Kennedy n'a eu de cesse de prouver les liens du syndicaliste avec la mafia et d'apporter la preuve des détournements de fonds dont on l'accusait. Aux termes de quatorze années à la tête des teamsters, Jimmy Hoffa (dont on a dit par ailleurs qu'il avait partagé avec John Kennedy la femme d'un des dirigeants de la mafia, Judith Campbell) fut condamné à 15 ans de prison en 1965. Il n'en effectuera d'ailleurs que le tiers sur l'intervention de Richard Nixon. Jimmy Hoffa écarté, les pratiques «mafieuses» n'en ont pas moins continué dans ce syndicat. Sur les six dirigeants qui ont précédé Ron Carey, l'actuel président, trois ont été poursuivis pour évasion fiscale. Sans que cela ait jamais été prouv