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Libération

Réveil syndical made in USALe conflit victorieux d'UPS redonne des forces à un mouvement décimé.

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publié le 22 août 1997 à 7h12

New York de notre correspondant

«We are back» (Nous sommes de retour), dit la pancarte d'un gréviste d'UPS. Pour de nombreux journaux américains, cette photo tient lieu d'épilogue à la grève de deux semaines qui a paralysé le numéro un américain de la livraison express. Après des années de recul, l'heure serait venue du «come-back» des syndicats américains. La portée du triomphe proclamé par le président du syndicat des teamsters, Ron Carey, reste toutefois à vérifier. D'abord parce que sur certaines de leurs revendications ­ notamment l'embauche de salariés à temps partiel ­ les promesses de l'entreprise restent suspendues au retour des clients perdus lors de la grève. La généralisation ensuite est délicate: contrairement à la majorité des grandes entreprises américaines, UPS n'est pas cotée en Bourse ce qui a sans doute pesé. Reste pourtant le sentiment qu'ont traduit les sondages favorables aux grévistes: l'impression que s'achève le cycle de défaites syndicales entamé au début des années 80 avec le licenciement par Ronald Reagan de 11 000 contrôleurs aériens en grève.

Bérézina. Depuis cette époque, les effectifs syndiqués ont fondu et représentent aujourd'hui seulement 14% de la main-d'oeuvre américaine. Entre 1979 à 1994, le syndicat des salariés de l'automobile UAW (United Auto Workers) a perdu la moitié de ses membres. Et la région de Detroit, où il détient un monopole à l'embauche chez les Big Three (General Motors, Ford et Chrysler), doit désormais faire face à la co