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Libération

Le Venezuela, petite brute sur le marché pétrolierCaracas produit et exporte au mépris des quotas de l'Opep.

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publié le 25 août 1997 à 7h07

Caracas de notre correspondant

Luis Giusti, le président de la compagnie pétrolière nationale du Venezuela (PDVSA), peut se vanter d'avoir pris la place de premier exportateur de pétrole aux Etats-Unis. 20% du brut importé est venu cette année du Venezuela. Et les pays du Moyen-Orient ne représentent plus que 18% des approvisionnements, soit moitié moins qu'à la veille de la guerre du Golfe.

Du coup, Caracas commence sérieusement à agacer, et les échanges de vues entre le numéro un de PDVSA et ses homologues étrangers tournent vinaigre. Au début de l'année, Luis Giusti a eu une explication orageuse avec Adrian Lajouj, le président de Pemex, les pétroles mexicains, qui reprochait au Venezuela de ne pas respecter ses quotas Opep, entraînant ainsi une chute des prix. «Mêlez-vous de vos affaires», aurait sobrement répondu le Vénézuélien. Un conseil réitéré, en juin, à ses interlocuteurs saoudiens qui se plaignaient aussi des dépassements de Caracas. Depuis son arrivée à la tête de PDVSA, en 1994, Luis Giusti applique un plan concocté dès 1989, alors qu'il n'était encore qu'un cadre moyen de l'entreprise. «Son idée-force repose sur un postulat, explique l'un de ses collaborateurs, les réserves pétrolières prouvées du pays s'épuisent trois fois plus vite que la moyenne mondiale. Pour pallier ce déclin annoncé, il proposait d'engager une politique de développement à outrance de l'exploration, avec l'aide de compagnies étrangères privées, de façon à occuper plus largement le marché d