Les amateurs de diesel ont du mouron à se faire. Pour lutter contre
la pollution, Dominique Voynet proposait, lors de son intervention de rentrée (voir Libération du 22 août), d'augmenter le prix du gazole. Et son idée est en train de faire son chemin au sein du gouvernement. Selon le quotidien le Monde daté du 30 août, la fiscalité pesant sur ce carburant pourrait subir une augmentation de 5 à 15 centimes chaque année pendant 5 ans, entraînant une hausse des prix à la pompe. Ainsi, en 2002, le gazole serait au même prix que son cousin super sans plomb. Cette mesure pourrait même figurer au menu du Conseil des ministres du 24 septembre prochain, où sera présentéele projet de loi de finances 1998. Pourtant, rien ne semble totalement arrêté concernant les sanctions à prendre. Dominique Voynet, interrogée en marge du conseil national de son parti à Calais, a déclaré que «rien n'est décidé, ni tranché». De son côté, Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie et des Finances et, à ce titre, plutôt concerné par une augmentation de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), a jugé que «c'était une affirmation prématurée».
Pourquoi tant de gêne? Le vieux tabou franco-français a de beaux restes et quelques farouches défenseurs. C'est que le gazole équipe aujourd'hui plus d'un tiers du parc national, alors qu'il ne dépasse pas 20% dans les autres pays d'Europe. L'an passé, 42% des voitures vendues en France étaient équipées d'un moteur diesel. Une situation favorisée no