Harlem Désir est secrétaire national du Parti socialiste, chargé des
«relations avec le Mouvement social». Dans un communiqué publié hier, il demande à Lionel Jospin de «ne pas suivre les conclusions du rapport Delebarre» et estime qu'une privatisation partielle constituerait un «reniement».
Pourquoi vous opposez-vous à l'ouverture du capital?
Rien ne justifie la poursuite du plan de privatisation d'Alain Juppé. Je renouvelle mon soutien à des personnels en majorité opposés à ce plan, soutien que les socialistes leur apportaient constamment avant ce revirement. France Télécom est une entreprise performante. Son statut public ne l'a empêchée ni de conquérir des marchés, ni de nouer des alliances. L'argument de Michel Delebarre sur la stratégie internationale ne tient pas, puisqu'il dit lui-même qu'il est urgent d'attendre la mise au point d'une stratégie commune avant d'échanger des participations avec Deutsche Telekom! La vraie raison est budgétaire: on vend l'argenterie pour boucler les fins de mois, et on démantèle des éléments de régulation sociale. C'est scandaleux!
Quelles conséquences sociales aurait l'ouverture du capital?
Dès que des investisseurs privés vont entrer dans le capital, la gestion sera assujettie à des impératifs de rentabilité immédiate. L'affaire de Vilvorde montre bien que quand l'Etat ouvre le capital, il laisse la gestion aux actionnaires et à la Bourse. Les missions de service public considérées comme non rentables seront réduites à la portion congrue.