Annoncée haut et fort au début de l'été, la mise en place d'une
troisième équipe de production à Renault-Douai ne verra probablement jamais le jour. En janvier dernier, devant faire face au succès inattendu de la Scénic, la direction de l'usine George-Besse planche pendant de longues semaines sur les possibilités d'accroître les capacités de production. De 600 véhicules par jour, l'usine doit parvenir en six mois à plus de 1 000. Et ce chiffre est encore en deçà du niveau de la demande.
L'hypothèse d'une seconde chaîne de montage, souhaitée par les syndicats, est tout d'abord écartée, l'investissement à réaliser étant trop important pour un succès qui pourrait être de courte durée. Les stratèges de la marque au losange n'ignorent pas en effet que leurs concurrents européens travaillent actuellement sur le créneau du monospace de moyenne gamme à moins de 100 000 francs.
Alors que la Scénic est encore seule dans cette gamme en Europe, Renault décide d'augmenter les cadences, de créer une équipe du samedi et d'investir 30 millions de francs dans les ateliers peinture et montage. Quant à l'atelier tôlerie, il fonctionne en continu en attendant que la seconde ligne, en cours d'équipement, soit opérationnelle début 1998. Les organisations syndicales acceptent par ailleurs une augmentation du temps de travail de trois quarts d'heure par jour pendant deux mois et un réaménagement des horaires de façon à laisser la possibilité de créer une troisième équipe.
Peur de la concurrence. Si le