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Interview

TRAVAIL. Emmanuel Mignot préside la commission des «centres d'appels»: Donner un statut à une profession précaire

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publié le 15 septembre 1997 à 8h09

Emmanuel Mignot dirige le holding Télétech international,

prestataire de service en centres d'appel créé en 1993. Il préside aussi la commission «centres d'appel», qui regroupe constructeurs, prestataires et sociétés de conseil spécialistes des télécommunications.

Quel est le profil type du téléopérateur français?

On trouve un peu de tout, mais la plupart des centres d'appel n'ont pas fait leur «révolution culturelle» et fonctionnent encore dans la relation télémarketing avec des étudiants ou des acteurs sans boulot. Ils ont en général des contrats très précaires, type contrat à durée déterminée ou contrats d'intermittent pour une mission donnée" Ce sont des gens qui ne font pas de plan de carrière, qui ne restent pas longtemps: le turn-over moyen est de 65% par an! Le temps partiel est très développé, puisque dans la relation téléphonique il y a des heures creuses, qu'il faut travailler le soir ou le week-end. L'employeur n'a pas besoin d'avoir tout le temps le même nombre d'opérateurs. Comme, en plus, on demande aux gens d'être convaincants, et qu'ils touchent souvent une rémunération variable selon leurs résultats, ces métiers sont très fatigants et stressants.

Qu'entend exactement votre commission par «professionnalisation»?

Nous aimerions labelliser ces professions avec un vrai statut du téléopérateur, qui pourrait être inscrit dans une convention collective. Il faut une législation contraignante, pour que les employeurs ne puissent plus empiler des CDD. Mais, en échange, c