L'ouverture du capital de France Télécom sème la discorde parmi les
syndicats. Fallait-il consulter le personnel? Faut-il appeler à la grève? Ou se résigner à la décision du gouvernement? Seul contre tous, Sud-PTT a organisé un référendum. Du 9 au 17 septembre, plus de 122 000 salariés ont été consultés dans 74 départements. Cette initiative avait déclenché les foudres du président Michel Bon, qui lui avait par avance nié toute «crédibilité».
Sans se démonter, SUD annonçait hier un taux de participation de 52% des «présents» (en réalité 41,5% des inscrits) et une large victoire du «non» à l'ouverture du capital, avec 80% des voix. Un succès en demi-teinte donc, pour une consultation boudée par les autres syndicats, sauf la CGT sur certains sites. Hier matin, le secrétaire fédéral de SUD, Pierre Khalfa, se félicitait pourtant d'un «succès important», malgré «des délais très brefs» et «les pressions opérées par la direction pour intimider» les votants. Les syndicats ont multiplié les discussions sur une éventuelle grève, sans parvenir à se mettre d'accord. SUD, la CGT et la FNSA (autonome), qui représentent à eux trois 59% des personnels de l'opérateur public, appellent à une grève nationale de vingt-quatre heures, le 30 septembre. La CFDT et FO (troisième et quatrième syndicats en nombre d'adhérents) se tiennent à distance. Motif: «Les conditions d'une grève massive ne sont pas réunies.» Marie-Pierre Liboutet, secrétaire de la CFDT PTT, avait prévenu dès septembre qu'elle n