Son idée à lui est de «créer des territoires sans chômeurs». Depuis
trois ans, Jacques Nikonof milite avec son association «Un travail pour chacun» pour faire, comme il le dit poétiquement, «la révolution de velours pour l'emploi». L'idée générale: c'est la réactivation des dépenses pour l'emploi. On prend une région, un bassin d'emploi, et on calcule «la richesse locale», c'est-à-dire les sommes consacrées à l'indemnisation du chômage. On crée un groupe de travail, réunissant élus, employeurs, syndicalistes, représentants de l'Etat, on associe la population et, ensemble, on réfléchit au moyen de «réorienter les sommes vers l'activité»; l'idée est de réfléchir au moyen de transformer l'Etat providence en financeur de projets. Cela implique de lister les emplois dans le secteur marchand; et surtout dans le secteur non-marchand, de repèrer tout ce qui pourrait être fait pour améliorer le bien-être local. Ensuite, il suffit de faire permuter les chômeurs en travailleurs. L'employeur se rembourse du salaire versé sur le fonds alimenté par les indemnités de chômage. Et l'Etat fait une croix sur les recettes fiscales qu'il aurait tiré du travailleur ex-chômeur. Et, comme on imagine que cela ne suffira pas un emploi, c'est grosso modo 140,000 francs par an on crée, en sus , un fonds national. Pour l'alimenter, il n'y a que l'embarras du choix. C'est une question d'orientation politique: on peut mettre un peu plus de pression fiscale sur les riches; on peut se servir dans les