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Libération

TRAVAIL. Les cadres et la réduction du temps de travail. Le retour de la pointeuse. Les cols blancs en font trop. Chez Thomson-CSF, l'heure du décompte a sonné.

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publié le 23 septembre 1997 à 8h39

En novembre 1996, la direction des affaires sociales de Thomson-CSF

diffuse auprès de ses filiales un quatre pages titré Temps de travail des ingénieurs et cadres. Le texte dit clairement que le groupe est allé trop loin: les 13 000 cadres et ingénieurs travaillent en moyenne 45 heures par semaine au lieu des 38 h 30 conventionnelles. Leurs heures supplémentaires ne sont ni comptabilisées, ni payées, ce qui est illégal. Si elles devaient l'être, les coûts augmenteraient de 10 à 15%, perspective qualifiée de «catastrophique» par la direction qui enjoint ses responsables de ressources humaines de «prendre l'initiative d'actions ou de négociations» pour corriger ces abus avant d'être contrainte de le faire par l'inspection du travail. Dans un nombre de croissant d'entreprises, la question des horaires des cadres fait débat. Et les cols blancs qui l'avaient toujours méprisée en arrivent à réclamer le retour de la pointeuse.

Accords à l'arraché. Chez Thomson-CSF, le sujet est devenu trop sensible pour être botté en touche. Plusieurs établissements sont sous la menace de procès-verbaux pour non-respect de la législation sur le temps de travail des cadres et ingénieurs. Thomson-Marconi a été condamné. La CFDT, majoritaire dans le groupe, a déjà marqué des points, obtenu des accords à l'arraché. Le contexte politique rend le dossier plus brûlant encore: dès qu'une direction veut négocier une réduction du temps de travail, elle se heurte aux partenaires sociaux sur le temps de travai