Président de la société Hoechst Chimie France, Alain Debocq est
aussi vice-président d'Entreprise et Progrès (1), groupe de réflexion composé de représentants de grandes entreprises, considéré comme moins conservateur que le CNPF. C'est à ce titre qu'il s'exprime ici. La flexibilité qu'il réclame en échange des 35 heures n'est pas très éloignée de celle revendiquée par Jean Gandois, président du CNPF. Sur les contreparties aux salariés, le discours d'Entreprise et Progrès tranche nettement avec celui du CNPF Le débat sur les 35 heures va conduire le patronat à réclamer davantage de flexibilité. Elle existe déjà, non? C'est bien notre avis. La flexibilité se vit déjà au quotidien. Elle est là depuis 1973. Il n'y a qu'à voir le développement des contrats à durée déterminée, de la sous-traitance, de l'externalisation" Le problème est qu'on feint de l'ignorer. Ouvrons les yeux: les entreprises vont se concentrer sur un noyau de plus en plus restreint d'emplois stables. En refusant d'admettre ce mouvement, on le renforce. Les entreprises risquent d'en abuser. Or, il ne faut pas subir la flexibilité. Il faut au contraire essayer de l'organiser de manière à ce qu'elle ne soit pas perçue négativement par ceux qui la vivent. Il faut la négocier. La flexibilité imposée ne fonctionne jamais: ça casse.
Ça casse, parce qu'elle ne profite qu'au seul patronat?
C'est peut-être une des raisons. C'est pourquoi il faut y poser des limites absolues. La flexibilité ne doit s'imposer qu'en échange