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Libération

Les pays d'Asie veulent faire banque à part. Mécontents du FMI, ils envisagent de créer un Fonds monétaire régional.

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publié le 26 septembre 1997 à 8h07

Hong-kong, envoyée spéciale.

Le sujet aura dominé le sommet annuel du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui s'est conclu hier à Hong-kong; les pays asiatiques ont manifesté leur volonté de s'émanciper du cadre du FMI et de son contrôle des mouvements financiers, qu'ils estiment trop exigeant et dominé par les Occidentaux. Devant un G7 (le groupe des sept nations les plus industrialisées) médusé, le Japon a créé la surprise en présentant un projet de Fonds monétaire asiatique, fort d'une réserve de 100 milliards de dollars.

Cette volonté affichée d'indépendance survient un mois à peine après la crise qui a durement affecté les monnaies asiatiques. Partie de l'effondrement monétaire de la Thaïlande, la lame de fond a successivement touché la Malaisie (le ringgit a perdu plus de 20% de sa valeur), les Philippines et l'Indonésie. «Cette crise a eu l'effet d'un séisme, d'un choc culturel. Brusquement, ces pays ont réalisé que les mouvements de capitaux pouvaient avoir un effet déstabilisateur. Qu'ils pouvaient détruire la richesse qu'ils avaient créée», explique un expert du FMI. L'intervention massive de gros spéculateurs occidentaux, en particulier George Soros, le milliardaire américain, a en outre été perçue comme une manoeuvre volontaire de déstabilisation politique. Pays rivaux. La mise en place d'un tel fonds asiatique ne sera pas une tâche aisée. Il faudra tout d'abord trouver le cadre, définir les membres, et aucune des structures existant actu