Plus de trente-cinq millions, soit plus de 30% des salariés de
l'Union européenne, sont aujourd'hui soumis à des horaires dits atypiques; c'est-à-dire temps partiel, travail de week-end et de jours fériés, horaires variables, annualisés" Mais le mot «atypique» a-t-il encore un sens dans des pays comme le Royaume-Uni où la proportion de ceux qui travaillent selon des horaires décalés est désormais majoritaire? 51, 8% selon une étude du Centre d'études et de l'emploi effectuée en 1996 et qui portait sur" 1993. La tendance étant, comme le précise cette étude, à la «déstandardisation» des horaires, on peut imaginer que cela n'a fait, depuis, que progresser. Tous les pays européens cherchent en effet à accroître la flexibilité du travail par la diversification et l'assouplissement des horaires. Mais pour les salariés qu'elle concerne, cette situation est d'autant plus difficile à vivre que les horaires des services, des transports, des administrations, des écoles ou des crèches n'a pas suivi la même évolution que les horaires de travail. Les nocturnes, les ouvertures le dimanche témoignent certes d'une adaptation dans ce sens. Mais, en France, celle-ci se fait au coup par coup sans réflexion d'ensemble, qui éviterait pourtant qu'en bout de chaîne, les employés du commerce et des services soient ceux qui pâtissent le plus de la dérégulation ambiante. D'où selon certains experts, dont Jean-Yves Boulin, sociologue, la nécessité d'intégrer dans la réflexion sur la réduction du temps d