New York, de notre correspondant.
Difficile de vendre une entreprise de service public, employant 85% de fonctionnaires aux investisseurs américains. Une semaine après le lancement de l'offre de vente de France Télécom, son patron, Michel Bon, s'y est essayé à New York. Bien obligé, l'entreprise doit être cotée à Wall Street comme à Paris. Comme c'est la coutume ici, les analystes boursiers l'ont placé sur le grill sans complaisance excessive. L'appétit des investisseurs américains pour la mise sur le marché de France Télécom ne fait pourtant aucun doute. «Au-delà de leur intérêt éventuel pour le secteur, il s'agira d'une valeur entrant dans la composition de l'indice CAC 40 (l'indice de la bourse de Paris, ndlr). Ce qui en fera automatiquement une valeur de portefeuille», observe Jean-François Virolle de Alcor Finance. Beaucoup d'investisseur outre-Atlantique ne distinguent en effet pas les valeurs, mais achètent des contrats qui comportent tout l'ensemble du CAC 40. Jean-François Virolle estime ainsi à environ 10 milliards de francs le poids futur des fonds indexés dans le capital de l'entreprise. Ce qui n'empêche pas les Américains d'être méfiants. «En juin, observe-t-il, les principales interrogations aux Etats-Unis portaient sur l'attitude de l'Etat francais actionnaire.» Aujourd'hui, avec le gouvernement Jospin paraît encore un peu «exotique». Mais le patron de France Télécom s'est livré à un exercice de nature pédagogique, se faisant un plaisir de contrer «l'image né