Une grosse surprise, une opération spectaculaire, et un coup de
poing signé Internet (voir ci-dessous) dans le monde déjà effervescent des télécoms. Worldcom, opérateur peu connu du grand public (et pourtant n° 4 du téléphone longue distance aux Etats-Unis), a lancé hier une contre-OPA de 30 milliards de dollars, c'est-à-dire un peu moins de 180 milliards de francs, sur MCI, numéro deux du même secteur qui est en passe de fusionner avec British Telecom (BT). En raison de son coût, ce projet de fusion est cependant de plus en plus critiqué à Londres. Depuis des mois, MCI accumule les pertes en tentant de s'imposer sur le marché du téléphone local.
Worldcom n'a pas hésité à proposer 12 milliards de dollars de mieux que BT pour mettre la main sur son compatriote. Il est vrai que pour Worldcom, déjà présent dans le local, la logique de l'opération est fondamentalement différente. La fusion, si elle recevait l'assentiment de MCI, serait la plus importante opération de l'histoire financière américaine (détrônant la fusion Bell Atlantic/Nynex). Et le nouvel ensemble pourrait être instantanément catapulté au sommet du monde des télécoms: avec un chiffre d'affaires conjoint de 27 milliards de dollars (grosso modo équivalent de celui de France Télécom), il se hisserait au troisième ou au quatrième rang mondial.
Né en 1983 à Jackson (Mississipi), Worldcom est une sorte d'OVNI dans le monde des télécommunications. Son patron Bernard Ebbers, ancien entraîneur de basket-ball qui s'était lanc