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Libération

La nouvelle vague des patrons suisses. Rentabilité et profits, seule philosophie des jeunes managers.

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publié le 4 octobre 1997 à 11h22

La valeur n'attend pas le nombre des années. C'est ce qu'a dû se

dire Lukas Mühlemann. A 47 ans, il est l'artisan de la création d'un mastodonte de la finance internationale. Le 5 septembre, sous son impulsion, les actionnaires du Crédit suisse Group (CSG), dont il est le président de la direction, et de l'assureur Winterthur ont fusionné. Résultat: Lukas Mühlemann se retrouve à la tête d'un groupe qui pèse 2 900 milliards de francs, dirige 63 000 personnes dans le monde et prévoit un bénéfice de 14,5 milliards de francs en 1998. Dans son bureau zurichois, c'est lui-même qui vient chercher son visiteur, avant d'allumer un cigare: «La fusion entre le CSG et la Winterthur permettra de dégager 1,3 milliard de francs d'économie.»

Lukas Mühlemann a fait ses gammes puis gravi les échelons quatre à quatre chez le consultant McKinsey, avant de faire un saut dans l'assurance, pour être nommé en janvier président du directoire du Crédit suisse. Il appartient à cette génération de quadras qui est en train de prendre le pouvoir au sein des grandes entreprises en Suisse. A la tête de la Winterthur, il retrouve l'un des cadres de McKinsey, Thomas Wellauser, 44 ans. Au sein du conseil d'administration du Crédit Suisse figure son ami Daniel Vasella, 44 ans, PDG de Novartis, le géant de la pharmacie. Chez Nestlé, le géant mondial de l'alimentation, Helmut Maucher s'apprête à passer la main à Peter Brabeck, 52 ans; Sergio Marchionne, directeur général d'Alusuisse, a lui aussi la quarantaine. P