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Libération

Séoul concentre l'automobile. Kia poussé à la faillite pour servir les intérêts de Samsung.

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publié le 4 octobre 1997 à 11h22

Cette fois-ci, le groupe coréen Kia, huitième chaebol (conglomérat)

de la péninsule, n'a plus de répit. Ses 55 banques créditrices ont décidé de débrancher les perfusions. Elles ont mis fin au délai de grâce de deux mois accordé au troisième constructeur automobile coréen, en situation de faillite. Et demandent que le groupe, présent aussi dans l'acier et la distribution ­ dont l'ardoise se monte à 65 milliards de francs ­ soit placé sous administration judiciaire. Durant les deux mois de sa lente agonie, Kia a tenté de mettre en oeuvre un plan de sauvetage, refusant l'arrivée de nouveaux partenaires. Rien n'y fit: pendant tout l'été, les créditeurs continuaient d'exiger la démission de l'actuel PDG et préconisaient la vente du conglomérat à un autre géant coréen.

Machinations. Samsung, le premier des chaebols, devrait emporter le morceau; c'est sans doute aujourd'hui le seul groupe coréen dont les finances lui permettent d'absorber Kia. De plus, Samsung est en train de créer sa propre branche automobile. Géant de l'électronique, 13e groupe mondial, il doit en effet commercialiser son premier véhicule de tourisme en mars 1998, en vendant sous sa marque des modèles japonais Nissan. Quitte à venir dans l'automobile (la Corée est le 5e constructeur mondial, derrière la France), autant le faire en grand!

Les dirigeants de Kia s'opposent farouchement à une reprise «téléguidée» par le gouvernement. Ils sont soutenus par les salariés du groupe, qui dénoncent depuis le début de cette