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TRAVAIL. Durée légale, durées réelles. Quand les heures sup' font la loi Un tiers des entreprises contrôlées en abusent. Les premières victimes sont les salariés à temps partiel, pour qui ces heures ne sont pas majorées.

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publié le 6 octobre 1997 à 11h24

Avril 1997, les cafés-hôtels-restaurants (700 000 salariés) signent

avec FO, la CGC et la CFDT une convention collective. Si elle est appliquée, c'est encore en discussion, elle obligera cafetiers, restaurateurs et hôteliers à limiter les horaires de leurs employés entre 43 et 59 heures par semaine, en fonction de l'activité. Les syndicats signataires expliquent que ce sera toujours un moindre mal étant donné ce qui se pratique aujourd'hui dans certains établissements. Novembre 1994, les transports routiers ­ 450 000 salariés dont 200 000 sur la route ­ négocient un accord sur le temps de travail. Dans le secteur, la durée légale du travail est pulvérisée depuis longtemps: les routiers frôlent les 260-270 heures par mois. Les organisations syndicales acceptent de signer un texte en forme d'entorse qui limite à 240 le nombre d'heures de travail autorisées dans un mois. D'ici l'an 2000, l'horaire mensuel doit être à 200 heures. On en est encore loin. Hors-la-loi. En août, la direction régionale du travail et de l'emploi d'Ile-de-France publie le bilan des 300 contrôles effectués entre 1995 et aujourd'hui sur la durée du travail dans des petites et grandes entreprises de la région. Un tiers des établissements visités sont hors la loi et parmi eux beaucoup abusent des heures sup' maquillées, sous-payées, voire ni payées ni compensées. Le détail par secteur est édifiant. Dans la santé, deux tiers des cliniques et hôpitaux font travailler leurs salariés régulièrement plus de 10 he