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TRAVAIL. Durée légale, durées réelles. Quand les heures sup' font la loi.

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publié le 6 octobre 1997 à 11h24

Rien ne sert de réduire le temps de travail, s'il n'est pas mis fin

aux abus sur les heures supplémentaires. On peut parier que le sujet sera sur la table de la conférence tripartite du 10 octobre. C'est, dans l'arsenal de la flexibilité, l'outil le plus utilisé par les entreprises car il ne requiert pas d'efforts d'organisation. Toutes les enquêtes le prouvent même si elles n'arrivent pas aux mêmes chiffres. L'Insee dans son enquête emploi annuelle interroge les salariés sur leur nombre d'heures de travail et évalue le volume d'heures sup annuel à 400 millions, soit l'équivalent de 230 000 temps plein. Le ministère du Travail additionne lui, dans une enquête baptisée Acemo, les heures sup déclarées et rémunérées dans les établissements de plus de 10 salariés. Et il arrive à 190 millions. Lorsqu'on rapproche ces chiffres du rapport Matteoli qui, en 1993, a pisté les heures supplémentaires dissimulées, le compteur explose: déclarées ou non, le nombre d'heures sup avoisinerait 1,2 milliard par an, soit l'équivalent de 680 000 emplois. Une autre étude de l'Insee le confirme. Elle estime que la durée hebdomadaire moyenne des salariés à temps plein est aujourd'hui de presque 42 heures pour les hommes et environ 40 pour les femmes. Cette moyenne, dit-elle, dissimule de grands écarts entre bas et haut de l'échelle hiérarchique, la petite entreprise où les horaires sont plus extensibles et la grande, les secteurs en contact avec la clientèle qui affichent des durées de travail plus