La «crise folle» qui secoue Rome depuis la chute, jeudi, du
gouvernement Prodi, a connu hier un nouveau rebondissement. Alors que toute l'Europe s'interrogeait sur les chances de l'Italie de rester dans le train de tête de la monnaie unique début 1999, les communistes ont opéré vendredi soir un brusque revirement. Après avoir refusé de soutenir le projet de budget 1998, Fausto Bertinotti, le leader de Rifondazione Comunista, va maintenant «proposer au président de la République de tenter de former un gouvernement pour un an», soutenu par la même majorité de centre-gauche. Une volte-face apparemment due aux violentes critiques provoquées, au sein même de Rifondazione et de son électorat ouvrier, par la stratégie de rupture de Bertinotti. «S'ils ont changé d'avis, c'est un fait très positif», a jugé Massimo d'Alema, chef du PDS, principal pilier de la coalition de l'Olivier au pouvoir depuis avril 1996. Plus circonspect, Romano Prodi a demandé à Bertinotti d'être «sérieux», estimant les positions «trop divergentes, presque inconciliables». Même si un rabibochage entre les deux frères ennemis issus de l'éclatement du PCI semble bien difficile, la Bourse de Milan a clôturé vendredi en hausse de 1,15%. En marge du sommet du Conseil de l'Europe, à Strasbourg, le Premier ministre italien s'efforçait de son côté de rassurer ses partenaires, notamment le chancelier Kohl, Jacques Chirac, et le chef du gouvernement espagnol, Jose Maria Aznar, qui l'ont interrogé sur la crise politique e