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Libération

TRAVAIL. Le casse-tête de l'annualisation. Les Trois Suisses à l'étroit dans un système trop rigide. La société peine à planifier ses activités à l'avance.

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publié le 14 octobre 1997 à 11h55

«Parfois, je me dis qu'il aurait été plus simple de mettre tout le

monde d'office à 9-19 heures en contrepartie de journées de récup' à poser pendant les creux d'activité», explique Jean-Marie Rochedreux, responsable du circuit de commandes des Trois Suisses. Au lieu de cela, la société de vente par correspondance basée à Croix, près de Lille, a opté, en 1995, pour un accord d'annualisation qui marie réduction du temps de travail (37 h 30 payées 39) et modulation des horaires. Dans ce secteur hautement saisonnier, il apparaissait que c'était le moyen le plus simple pour diminuer le recours aux intérimaires, aux CDD, aux temps partiels et le cumul d'heures supplémentaires. Deux ans après, le bilan est mitigé: 120 personnes ont bien été embauchées, mais le circuit commandes, seul concerné par l'annualisation et qui regroupe 800 salariés (de la prise d'ordres à l'expédition des colis), emploie toujours 200 temps partiels. Les intérimaires et autres CDD maison y représentent encore un tiers de l'effectif six mois par an. Et, dans les ateliers, les chefs d'équipe s'arrachent les cheveux pour faire coïncider les desiderata des salariés avec ceux de la production. Car l'annualisation, par ce qu'elle suppose d'anticipation sur le long terme, se révèle paradoxalement trop rigide dès que survient un imprévu. Grosse variation. Et des imprévus, il y a en a souvent dans ce secteur. Il y a les mois avec et les mois sans, les semaines à promotion qui démultiplient le nombre de commandes,