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Libération

France Télécom met des jarretelles pour Wall Street.L'action a été lancée aujourd'hui à Paris et à New York.

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publié le 21 octobre 1997 à 10h25

Un peu violente, la coupe de champagne sur le coup de onze heures du

matin. Mais, bon, c'est pas tous les jours qu'on fait péter son opérateur téléphonique en Bourse. Retour sur une journée pétillante qui, de Paris à New York, a duré une bonne trentaine d'heures et fait un nombre considérable de cadavres (Moët, Chandon et beaucoup d'autres).

9h30, place de la Bourse à Paris. Jean-Pierre Gaillard tient sa forme habituelle. Maître de cérémonie d'un «jour historique messieurs-mesdames», le Léon Zitrone de la cote boursière est flanqué sur sa droite de Michel Bon, patron de France Télécom au sourire de chat, et sur sa gauche, de Jean-François Théodore, grand chef de la Bourse comme sous amphétamines. On va voir ce qu'on va voir sous les lambris classieux du palais Brongniart, où il fait moite.

9h40. Le pétulant chroniqueur démarre pied au plancher sur la métaphore du jour. «Le cours de la fusée France Télécom va être mis sur orbite dans quelques minutes. Et c'est vraiment comme si on allait lancer Ariane 5 à Kourou.» Avec 470 milliards de francs d'actions souscrites (pour seulement 42 milliards proposés), cette fusée-là ne risque pas d'exploser sur le pas de tir. Elle ne peut que monter très fort. C'est le grand coup de pognon de l'année, suivi en direct-live par 4 millions de «petits» actionnaires. Au siège de la Société des bourses françaises, les ordinateurs de la rue Cambon moulinent des ordres d'échanges au rythme de 4 par seconde.

10 heures. Sous la verrière de la Bourse, les