Ce matin à 11h30, Helmut Kohl et Jacques Chirac inaugureront
Smartville, l'usine toute neuve de Hambach (Moselle), où Swatch et Mercedes font monter leur petite voiture Smart (Libération du 21 octobre). Un investissement de 2,8 milliards de francs quasiment entièrement allemand pour 2 000 emplois sur le sol français: ceci vaut bien un peu de décorum. Flonflons assurés aux journaux télévisés. Ceux-ci seront d'ailleurs précédés par les premiers spots publicitaires vantant une automobile qui ne sera disponible qu'en mars. Chirac et Kohl en VRP, on ne pouvait rêver meilleur lancement pour une campagne que Viviane Prat, présidente d'Optimum Média (société d'achat d'espaces), définit comme «beaucoup plus importante que les habituelles campagnes des constructeurs».
Vendre 55 000 francs une voiture de 2,50 m, limitée à deux places et bridée à 130 km/h, c'est coton. A six mois du lancement, le staff de MCC (Mico Car Compact) phosphore pour tenter d'imposer la Smart à un public habitué à des cinq places évoluant à 160 km/h pour des tarifs identiques. Seize centres. On cherche surtout des concessionnaires. Pour le moment seize centres Smart seulement sont prévus sur l'ensemble du territoire français. C'est peu pour atteindre l'ambitieux objectif de 15 000 autos vendues par an. La difficulté est de convaincre des entrepreneurs d'investir 10 millions de francs dans un centre Smart. C'est beaucoup pour un produit qui n'existe pas. «Le pari est risqué, explique ce responsable marketing d'u