Pour Bernard Perret, économiste (1), le passage aux 35 heures risque
de n'avoir pas beaucoup de sens dans toutes ces professions où la rémunération est déconnectée du temps.
On s'aperçoit que de plus en plus de gens sont payés à la quantité de travail fournie et non plus en référence aux 39 heures.
C'est vrai qu'il existe aujourd'hui une grande diversité de professions où la durée légale du travail n'a plus guère de sens. Cela sera davantage le cas demain avec les nouvelles technologies de l'information qui, en «libérant» le salarié de l'obligation de se rendre à son lieu de travail, vont aussi lui faire perdre ses repères temporels. Il sera plus autonome, mais, par ce fait même, soumis à une obligation de résultat.
Comme un indépendant?
La tendance est déjà forte dans les entreprises à ne juger les gens que sur les résultats et à les amener à raisonner en quantité de travail fournie. Et c'est vrai que, lorsqu'on dissocie la rémunération de la référence au temps, on s'éloigne de l'esprit du salariat. Le salariat, faut-il le rappeler, se définit comme un rapport de subordination. Le temps de travail, c'est le temps durant lequel la force de travail est mise à la disposition du patron. Paradoxalement, ce rapport de subordination offre aux salariés de meilleures garanties de stabilité et de sécurité qu'un travail plus autonome.
Pour les salariés, cette autonomie supposée revient-elle à les mettre à la merci du montant du devis négocié par leur entreprise?
Le développement de la sous-t