Genève, de notre correspondant.
Le syndicalisme se vide de ses adhérents. C'est la conclusion que l'on tire du rapport du Bureau international du travail (BIT) 1997-1998, publié aujourd'hui. Conséquence du démantèlement du bloc communiste où la syndicalisation a cessé d'être obligatoire la chute du syndicalisme a été particulièrement marquée en Europe centrale et orientale, avec une régression de près de 36% en moyenne ces dix dernières années. Record absolu en Estonie avec une chute de 71%, 50% en République tchèque, 45% en Pologne, 40% en Slovaquie et 38% en Hongrie. La baisse enregistrée en Allemagne (-20% contre -16% dans les pays de l'Union européenne) résulte de la chute des affiliations dans l'ex-Allemagne de l'Est. «Plus de démocratie». L'étude du BIT, qui porte sur 92 pays, relève que dans 48 d'entre eux, le taux de syndicalisation est désormais inférieur à 20% des travailleurs, soit 164 millions d'employés. Le directeur général du BIT, Michel Hansenne, a relativisé les effets de ces chiffres, affirmant: «Là où les observateurs ne voient qu'un déclin, moi je vois plus de démocratie, plus de pragmatisme et une plus grande liberté pour des millions de travailleurs de former des organisations représentatives et donc de négocier collectivement avec leurs employeurs et de participer aux décisions concernant la société et le monde du travail.»
Seules exceptions notables: l'Afrique du Sud, dont le nombre d'adhérents a augmenté de 131%, suivie plus modestement par le Ban