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Libération

Hong-kong: les banques encaissent mal. Après le krach, gouvernement et experts se veulent rassurants.

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publié le 1er novembre 1997 à 13h11

Hong-kong, envoyée spéciale.

La crise des marchés financiers commence à menacer sérieusement la solidité des banques de Hong-kong. Jeudi, l'agence américaine Moody's a annoncé qu'elle révisait à la baisse son appréciation sur la santé financière de dix-huit établissements. Le même jour, des rumeurs ont commencé à courir dans les salles de marchés: certains monstres de la finance, tels que le groupe Peregrine, Merrill Lynch ou la Deutsche-Morgan, auraient perdu des centaines de millions de dollars de Hong-kong sur les marchés. Jeudi soir, les cours de plusieurs banques cotées à Hong-kong ont plongé en réponse à ces incertitudes. La Hong-kong and Shanghai Bank, plus sévèrement visée par le rapport de Moody's, a perdu 7,7%, deux fois plus que la moyenne du marché (-3,73%).

Risques d'effondrement.«Si vous regardez les chiffres réels, plusieurs banques de la région sont techniquement en faillite, mais l'Asie est très différente de l'Europe et des Etats-Unis. Elles peuvent encore survivre», estime Philippe Delhaise, président de Thomson Bank Watch Asia, un autre organisme chargé d'apprécier la santé des groupes financiers et concurrent de Moody's. Les banques de Hong-kong ont consacré une part très supérieure à la moyenne internationale de leurs prêts au secteur immobilier: environ 50%, lorsque la moyenne asiatique s'établit à 25% et à moins de 20% en Occident. Or, la hausse des taux d'intérêt, déclenchée pour défendre le cours de la monnaie locale, risque maintenant d'entraîner un