C'est l'effervescence ce jeudi matin au barrage du centre régional
de transport de Lesquin. L'avancée des négociations divise les militants syndicaux. Ceux de la CFDT estiment qu'ils ont marqué quelques points pendant la nuit: «Ce début d'accord nous satisfait mais nous n'avons pas avancé sur la question des voyageurs et des ambulanciers», estime Michel Beau, délégué CFDT-Transport. A FO, en revanche, on estime les propositions du patronat insuffisantes: «On ne lâchera pas sur la prime de 3000 francs. On s'est fait avoir l'année dernière, il n'y aura pas de deuxième fois.» Entre les deux syndicats, le débat est chaud. Mais chacun s'accorde sur le fait que ce jeudi est crucial. «Nous allons durcir le mouvement», explique Michel Beau. Il reste discret sur le «coup» qui se prépare et qui devrait coïncider avec la reprise des négociations à Paris.
A 11 h 30, un attroupement se forme autour de la tente du barrage. Marie-Christine Blandin, présidente verte du conseil régional, est arrivée. «Je viens soutenir les routiers. Leur mouvement est un investissement pour l'avenir. Leur statut est un fossile, ils ont raison de se battre.» Une interview avec une télé britannique et une tasse de café plus tard, elle quitte les militants CFDT, visiblement satisfaits de cet appui politique inattendu.
Déjà, l'actualité est ailleurs. Devançant les plans de la CFDT, FO vient de faire savoir que ses routiers vont bloquer l'autoroute A1 dans les deux sens dès midi. «Ah, les cons!», lâche un délégué.