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Libération

Le Plan dans la ligne de mire de Matignon. Le commissaire Henri Guaino a été invité à partir.

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publié le 10 novembre 1997 à 13h38

Les jours du commissaire au Plan, le séguino-pasquaïen Henri Guaino,

sont désormais comptés. Lionel Jospin s'était interdit jusqu'ici de le virer, malgré les pressions venues d'un peu partout. «Le Premier ministre ne veut surtout pas qu'on l'accuse de lancer une chasse aux sorcières», raconte un expert proche du gouvernement. La fuite, dans la presse, d'un récent rapport du Plan évaluant à 7 millions le nombre de Français touchés d'une façon ou d'une autre par le chômage a changé la donne. Ce rapport a ulcéré les grandes administrations économiques ou sociales (Libération du 21 octobre). «Comment a-t-il pu avoir un tel écho? fait mine de s'interroger un haut fonctionnaire des Finances. C'est facile d'additionner des carottes, des choux et des navets pour arriver à 7 millions de chômeurs!»

Selon plusieurs sources, Matignon, dont dépend directement le Plan, a tranché: Guaino doit partir. Pour l'instant, la méthode douce a été privilégiée. Au moins un point de chute lui a déjà été proposé ­ qu'il a décliné. Interrogé, il s'est refusé à tout commentaire.

Le commissaire au Plan, qui peut compter sur le soutien de l'Elysée, pourrait ne pas se laisser faire. Il a d'ores et déjà, de son propre chef, décidé la semaine dernière de nommer un commissaire adjoint «par intérim», Jean-Louis Levet, ex-conseiller d'Edith Cresson à Matignon. Cela fait des mois qu'il a demandé cette nomination au gouvernement sans avoir reçu de réponse.

Personnalité atypique et passionnée, solide antimaastrichtie