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Libération

La «Classe A» se retourne contre Mercedes. Le constructeur suspend la livraison de sa dernière (mal)-née.

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publié le 12 novembre 1997 à 13h47

Pour s'offrir la nouvelle Mercedes Classe A, il va falloir patienter

quatre mois. Un retard de livraison qui n'est pas vraiment dû à un engouement subit de la clientèle. Mais hier, Juergen Huebert, PDG de la filiale automobile du groupe Daimler-Benz, en a décidé ainsi. Motif du ralentissement des chaînes de production de Rastatt, où est assemblée la petite allemande: un nouveau réglage des suspensions qui doit coller la voiture au parquet comme une F1. La décision est d'importance. Outre qu'elle risque de grever le bénéfice 1997 estimé à 8 milliards de francs (la péripétie pourrait coûter 340 millions de francs cette année et près de 700 millions pour l'exercice 1998), elle accrédite une nouvelle fois la thèse de la mauvaise conception de l'auto. La firme est victime d'un mauvais coup de «baïonnette». Un test classique de conduite effectué par un journal suédois, Tecknikens Vaerld. Résultat: la Classe A se retrouve sur le toit. Mercedes fait un premier mea culpa le 29 octobre, incriminant les pneus GoodYear montés en série sur certains modèles, et offrant un antidérapage électronique miracle à tous les acheteurs de Classe A (Libération du 30 octobre). A Stuttgart, on est persuadé que l'orage est passé. Raté. Hallali. En rappelant les modèles déjà en circulation, Mercedes n'a fait qu'accréditer la thèse des essayeurs suédois, plutôt isolés dans leur démonstration en forme de baïonnette. Seul l'hebdomadaire allemand Bild am Sonntag avait réitéré l'exercice pour arriver à des