New York, de notre correspondant.
Les Teamsters ont décidément bien du mal à sortir des histoires de corruption et autres malversations dont leur vie a été émaillée. Quelques mois après une grève face à UPS (United Parcel Service), ce puissant syndicat de chauffeurs de camion était pourtant devenu le symbole d'une certaine vigueur retrouvée du syndicalisme américain. Mais voilà que cette semaine, son président Ron Carey a été mis sur la touche par un juge chargé d'examiner une série de plaintes relatives à son élection en novembre 1996. Paradoxe, si l'on se rappelle qu'il s'était fait élire par une faible majorité comme" chef de file des réformateurs anticorruption. Il avait alors battu Jimmy Hoffa Junior, le fils de l'ancien boss légendaire des Teamsters, célèbre pour ses étroites relations avec la Mafia. Jimmy Hoffa, qui rêve de devenir vizir à la place du vizir, avait, après l'élection, porté plainte contre Carey pour violation des règles électorales. Cette plainte, doublée d'une enquête menée par le FBI, avait abouti à la fin de l'été à l'invalidation de l'élection, justifiée par plusieurs irrégularités commises par les responsables de la campagne de Ron Carey.
Hoffa, le retour. Franchissant un pas supplémentaire, le juge a estimé cette semaine que ces irrégularités étaient suffisamment graves pour interdire à Ron Carey de rentrer lui-même dans la course à sa propre succession. Le juge a estimé en particulier que, contrairement à ses affirmations, Ron Carey n'avait pu ig