Menu
Libération

Des épouvantails contre la politique agricole européenne. La réforme de 1992 a pourtant profité à de nombreux agriculteurs.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 novembre 1997 à 12h29

Quelque 3 500 agriculteurs du Bassin parisien, de l'est et du nord

de la France, ont manifesté hier sur l'esplanade des Invalides à Paris, à l'appel de la Fnsea (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, le plus important syndicat agricole) et de son département «jeunes», le Cnja (Centre national des jeunes agriculteurs). Ils ont planté des centaines d'épouvantails pour protester contre l'«épouvantable» projet de réforme de la politique agricole commune (PAC) adopté au mois de juillet par la Commission européenne et qui sera au menu du sommet européen des 12 et 13 décembre à Luxembourg.

Prévue de longue date pour l'an 2000, cette réforme doit réaménager le financement de la PAC. Les agriculteurs critiquent ce «paquet Santer», du nom du président de la Commission Jacques Santer, qui «va accroître la désertification des campagnes». Le projet prévoit de baisser les prix garantis de 20% pour les céréales, de 30% pour la viande bovine et de 10% pour le lait. Cette diminution, destinée à renforcer la compétitivité de l'agriculture européenne, ne sera que partiellement compensée par une hausse des aides directes. Les grands perdants seraient les éleveurs de bovins pour la viande. Les producteurs de lait affichent également leur mécontentement, tandis que les céréaliers, plus en phase avec le «marché mondial», ne sont pas sur le fond hostiles à ce projet.

Déjà, en 1992, la réforme de la politique agricole commune devait signer la «mort des campagnes», selon la FNSEA,