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Libération

L'Europe est pavée de bonnes intentions. L'emploi: une priorité mais peu de mesures.

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publié le 21 novembre 1997 à 12h34

Le temps est loin où Europe rimait avec emploi. Et si Bruxelles

s'est naguère rengorgé des 9 millions d'emplois créés entre 1986 et 1993 grâce à la mise en place du Marché unique, il se garde aujourd'hui d'afficher tout décompte global de l'«effet Europe» sur l'emploi: jointe à la récession, la rigueur maastrichtienne appliquée dans tous les Etats membres a mis le solde en négatif. L'UE a beau, depuis cinq ans, invoquer l'emploi comme «priorité des priorités», son bilan se solde par «beaucoup de rapports, peu d'actions», pour reprendre la formule de Philippe Pochet, de l'Observatoire social européen. Le sommet de Luxembourg n'est pas ­ contrairement à ce que claironnent ses organisateurs ­ le premier à traiter d'emploi. Celui de Copenhague, en juin 1993, avait tiré le signal d'alarme: 17 millions de chômeurs et une croissance négative pour la première fois depuis 1975. Lettre morte. Pendant trois heures, Jacques Delors explique aux chefs d'Etat et de gouvernement, graphiques à l'appui, que la Communauté va dans le mur. Rendre la croissance plus «riche» en emplois, tel doit être le souci numéro un des Douze. Convaincus, ils commandent à Delors un livre blanc. Adopté six mois plus tard à Bruxelles (1), il restera lettre morte.

Fin 1994,à Essen (Ruhr), les Douze s'engagent encore à réduire «le niveau toujours intolérablement élevé du chômage». Les leaders européens adoptent cinq recommandations: améliorer la formation, abaisser les charges sociales, rendre plus efficace le marc