Menu
Libération
Portrait

«C'est un métier comme un autre». Marie-Joëlle, employée familiale depuis 1995.

Article réservé aux abonnés
publié le 24 novembre 1997 à 12h39

Marie-Noëlle Ripoche a 44 ans. Mariée, deux enfants.

«En 1993, j'ai été licenciée de mon emploi de comptable. Pendant les deux années qui ont suivi, j'ai envoyé des candidatures tous azimuts. Sans résultat. Je commençais à déprimer. Il fallait que je sorte de chez moi. J'ai pensé aux emplois familiaux. Depuis une dizaine d'années, il m'arrivait à titre bénévole de travailler dans une association intermédiaire d'aide à domicile. Je leur faisais un petit peu de secrétariat. Fin 1995, je me suis dit, tout d'un coup, que je pouvais peut-être me lancer moi aussi, que ça pourrait être un métier. Après tout, j'ai deux enfants, âgés de 16 et 20 ans. Question ménage ou garde d'enfant, je suis rodée. Je suis donc retournée voir cette association. Elle m'a trouvé du travail chez des particuliers. Eux me règlent directement. L'association, elle, est ce qu'on appelle un mandataire. Elle se charge de la paperasse, bulletins de salaire, contrats. Et sert aussi de caution morale. Les gens me font plus facilement confiance, n'hésitent pas me faire un double de leurs clés.» Semaine de 24 heures. «J'ai aujourd'hui du travail dans cinq familles. Trois m'emploient depuis deux ans, c'est-à-dire depuis le début. Mes lieux de travail sont situés dans un rayon de 4 à 11 kilomètres. Pour vingt-quatre heures de boulot par semaine, payées sur la base du Smic, je parcours un peu plus de 100 kilomètres. Ma plus grosse journée, c'est le lundi: trois heures de ménage le matin, puis deux heures l'après-