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Libération

La potion FMI rebute déjà la Corée. Séoul ne veut pas se voir imposer un plan d'austérité.

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publié le 25 novembre 1997 à 12h46

Ils ont débarqué à quinze un jour avant l'arrivée de leur chef,

Hubert Neiss. Les économistes du FMI sont donc arrivés en force à Séoul où les attendaient les trente fonctionnaires coréens chargés de négocier les contreparties de l'aide d'urgence que le Fonds monétaire international devrait débloquer à leur demande. D'ores et déjà, les dirigeants de Séoul ont prévenu: «Nous considérons que notre situation n'est absolument pas comparable à celle de la Thaïlande et de l'Indonésie», a annoncé hier Kim Woo-suk, le porte-parole des négociateurs coréens. «Nous avons simplement besoin d'une perfusion de liquidités et non pas d'une intervention lourde», a aussi déclaré Lim Chang-yuel, le nouveau vice-premier ministre chargé de l'économie. Autrement dit, les autorités coréennes sont déterminées à contester des réformes trop douloureuses ou trop impopulaires.

Entre les «médecins» du FMI et le malade coréen, le face-à-face promet donc d'être ardu et long: deux à trois semaines au moins, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. Pour les experts du FMI, c'est sans doute une durée un peu inhabituelle. La Corée est située au 11e rang des puissances mondiales. Ses outils statistiques sont relativement sophistiqués. Et les économistes du FMI n'ont en principe qu'à confronter leurs données avec celles de Séoul. Histoire de vérifier que tout le monde est sur la même longueur d'ondes lorsqu'on parle de politique budgétaire, de politique monétaire, de commerce extérieur, d'épargne nationa