Séoul, correspondance.
«Les responsables de la crise, ce sont les patrons des conglomérats et le gouvernement, mais c'est aux travailleurs que l'on va demander de faire des efforts.» Cho Jin-won, militant du syndicat de la construction affilié à la KCTU, l'une des deux grandes centrales coréennes, est tout particulièrement inquiet. Il estime que, dans son secteur, les grands groupes (Hyundai, Daewoo, Samsung, Dongha) vont procéder à des licenciements s'élevant à 20% des effectifs. Le marché domestique montre des signes d'essoufflement depuis quelque temps, les grands chantiers sont maintenant à l'étranger. Les groupes coréens y emploient une main-d'oeuvre locale meilleur marché que les ouvriers du pays du Matin calme. Avec la crise financière, l'arrivée du FMI et les plans d'austérité qui sont en préparation dans toutes les entreprises, les dégraissages sont en effet plus que prévisibles.
Attentisme. Au siège de la principale centrale du pays, la FKTU, la sage Fédération des syndicats coréens qui revendique plus de un million de membres, on refuse de dramatiser et on attend les mesures qui vont accompagner les prêts du FMI. «Le gouvernement et les entreprises doivent montrer l'exemple et ne pas se contenter de demander aux autres de faire des efforts», prévient quand même Choi Dae-yoo, porte-parole de ce syndicat qui, il y a un an encore, était le seul mouvement syndical légal en Corée.
L'autre centrale, la KCTU, la Confédération des syndicats coréens (entre 300 000 et 500 000