Un procès-verbal d'un côté, une «grève» de l'autre: les dépassements
d'horaires et plus particulièrement ceux des cadres commencent à susciter des réactions. L'inspection du travail vient ainsi de relever plus de 7 000 infractions à la législation sur le temps de travail chez Thomson à Elancourt avant de dresser un procès-verbal à l'encontre du PDG. Par ailleurs, chez Alcatel CIT, la CGT et la CFDT appellent les cadres à refuser les dépassements d'horaires non rémunérés. Et il y en a, si l'on en croit les deux syndicats qui parlent de 3 000 à 4 500 heures mensuelles de dépassement pour le seul site de Vélizy. «C'est, disent-ils, un minimum, si l'on sait qu'on ne peut estimer que le temps de travail de ceux qui badgent, c'est-à-dire ceux qui pointent.» Ceux-ci sont minoritaires parmi les cadres: 250 sur un effectif de 1 800. Le cadre qui travaille au-delà du temps légal hebdomadaire (38 h 30 chez Alcatel), ça n'est pas nouveau. Ce qui l'est, en revanche, c'est la prise de conscience. «Il y a quelques années, on n'aurait pas pu faire ce genre de truc: demander aux cadres de ne pas partir après 18 heures», explique Dominique Campagna de la CGT. Ce qui l'a rendu possible aujourd'hui? Le débat sur les 35 heures. «Comment les cadres qui n'arrivent déjà pas à rester dans le cadre de 39 ou 38 heures, peuvent-ils espérer bénéficier de la loi Aubry?» S'y est rajouté, chez Alcatel, une plus grande sélectivité des augmentations salariales. En fait, des primes liées au respect des «cont