Séoul, de notre correspondant.
«En Thaïlande, au Mexique et dans les autres pays qui ont reçu les fonds du FMI, ce dernier a-t-il jamais demandé la dissolution des conglomérats?» Pour la fédération des industries coréennes, dont les groupes Hyundaï, Daewoo et Samsung sont les principaux représentants, la potion imposée par le Fonds monétaire international est dure à avaler. Hier, un peu plus tôt dans la journée, un communiqué du ministère des Finances indiquait que Séoul avait accepté de contraindre les chaebols (conglomérats) à publier des comptes consolidés, à travailler avec des cabinets d'audit reconnus internationalement, à rendre plus transparent leur système de garanties mutuelles de prêts entre leurs différentes filiales de chaque groupe. Enfin, le gouvernement aurait accepté d'ouvrir aux investisseurs étrangers le capital de ces mastodontes. Les chaebols coréens (du chinois «chae»: propriété et «munbol»: famille noble), devraient donc connaître une véritable révolution.
Du fait de la concentration du pouvoir dans les mains des familles fondatrices, le FMI considère que les gestionnaires de ces conglomérats ont en fait peu de marges de manoeuvre. Le Fonds leur reproche d'avoir mené le pays au fond du puits en s'endettant trop lourdement et en plombant tout le secteur financier, alors incapable d'accompagner l'activité des PME.
Artisans du miracle. Il y a peu encore, les chaebols faisaient pourtant l'unanimité. On les présentait comme les artisans du miracle sud-coréen