Alors que le gouvernement s'apprête à présenter, mercredi en Conseil
des ministres, son projet de loi sur les 35 heures, le CNPF organise à partir d'aujourd'hui et jusqu'à vendredi les «états généraux des entreprises». Au cours d'une série de réunions dans plusieurs dizaines de villes, les responsables d'entreprise pourront dire tout le mal qu'ils pensent de la réduction légale du temps de travail. Dans l'interview qu'il donne à Libération, Jean-Louis Beffa, le patron de Saint-Gobain, analyse le «choc» que les 35 heures a produit sur le patronat et considère que, d'une certaine façon, il a permis aux chefs d'entreprise de «retrouver leur dignité».
Depuis la Conférence sur l'emploi, le CNPF ne cesse de tenir un discours militant sur l'aberration des 35 heures. Est-ce que tout cela n'est pas un peu disproportionné? On sous-estime profondément la réaction des patrons. Il ne s'agit pas là d'une opposition classique patronat-gouvernement. On a vraiment heurté tous les gens qui ont un tempérament d'entrepreneur. Le gouvernement a en tout cas réussi là où nous avons échoué: le CNPF gémissant, c'est terminé. On a reçu une claque. Cela nous a fait retrouver notre dignité. Nous allons avoir un chef d'entreprise opérationnel à notre tête (Ernest-Antoine Seillière, ndlr) et un vice-président formé à l'école de la gestion internationale (Bernard Calvet, ndlr). Ils vont rendre efficace notre organisation patronale. Nous allons avoir un CNPF rénové et un président qui veut faire marcher en