«Monsieur Okuda est venu m'informer de la décision du conseil
d'administration de Toyota d'installer son usine à Valenciennes.» En accueillant hier matin à Paris le président du groupe automobile japonais, Lionel Jospin n'a pas craint de tailler sa langue dans le chêne. Visiblement, le «syndrome Longuet» du nom du ministre de l'Industrie qui, en 1993, contribua par son interventionnisme à faire capoter l'alliance Renault-Volvo plane sur l'hôtel Matignon. Du coup, on en rajoute dans la modestie lénifiante. Lionel Jospin n'évite pas le lapsus malheureux, appelant Hiroshi Okuda «Monsieur Toyota». Ça tombe mal; Okuda est le premier président de Toyota à n'être pas issu de la famille fondatrice, les Toyoda.
Autour de l'estrade, le service du protocole dispose les ministres pour composer un tableau de la République. Martine Aubry s'assoit ainsi successivement à gauche, en face, puis à droite de l'estrade où trônent le Premier ministre et l'invité du jour. Dominique Strauss-Kahn s'éclipse, laissant Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, aux côtés de la ministre. Tiens, Dominique Voynet n'est pas là. Qu'à cela ne tienne, elle fera savoir sa pensée, et sa joie, par communiqué dans la journée.
Langue de bois. Hiroshi Okuda remercie tout un chacun: le Premier ministre, les ministres, les administrations, sans oublier Jacques Chirac, à qui, suprême honneur, il a remis lundi soir, lors d'un «dîner d'amis» selon l'expression de l'Elysée, une «lettre personnelle» du président