New York, de notre correspondant.
Au-delà des questions techniques sur la nature des logiciels d'exploitation, la question soumise à la justice américaine a des implications dans un nombre important de technologies où les quasi-monopoles sont fréquents. Sur ce terrain, Microsoft a d'ailleurs d'illustres prédécesseurs. IBM ou Kodak pour n'en citer que deux. Mais, ne serait-ce qu'en raison de la publicité dont il est l'objet, le dossier Microsoft a aussi une portée plus large; corollaire traditionnel aux Etats-Unis du libéralisme économique dont elle constitue l'un des principaux garde-fou théoriques, la jurisprudence en matière d'antitrust y évolue, en effet, depuis une quinzaine d'années dans une direction de moindre sévérité. Des abus de position dominante qui, selon les experts, n'auraient pas été possibles il y a vingt ou trente ans sont aujourd'hui tolérés, tandis que les mégafusions en Bourse créent de nouveaux géants tentés d'user de leur pouvoir contre ce qui leur reste de concurrents.
Fusions en masse. Dans les télécoms, après des années d'éclatement, l'heure est aux mariages: les «baby bells», sociétés régionales nées de la fin forcée du monopole de ATT en 1984, sont en train de se rapprocher entre elles d'une part, et avec les spécialistes des communications longue distance d'autre part. Au point que certains redoutent la fin des baisses de prix observées ces dernières années. Dans les médias, la chaîne de télévision ABC est contrôlée par Disney et ses studios d'Holl