New York, de notre correspondant.
Si l'on en juge par les cris de joie chez Netscape dont le cours en bourse a grimpé et les réactions satisfaites au ministère de la Justice américaine, la première manche de leur match contre Microsoft s'est achevée, mercredi soir, sur une défaite apparente de Bill Gates. Un juge fédéral, Thomas Jackson, a exigé jeudi de Microsoft de ne plus imposer Explorer (son logiciel de navigation sur l'Internet ) en même temps que Windows 95 (son logiciel d'exploitation ) aux fabricants informatiques. «C'est une décision très importante. Elle restaure la liberté de choix des fabricants et des consommateurs. Aucun consommateur ne peut se voir dénier le choix de son logiciel de navigation», s'est aussitôt félicité Joël Klein, en charge du dossier au ministère de la Justice.
Jugement symbolique. La portée exacte de cette décision reste toutefois à déterminer. Premièrement, comme on le souligne chez Microsoft, il s'agit d'une décision provisoire prise dans l'attente du jugement définitif; l'expert chargé d'examiner les arguments techniques a jusqu'au 31 mai pour rendre son rapport. Deuxièmement, contrairement à ce qu'avait souhaité le ministère de la Justice, elle n'est pas assortie d'astreinte; le gouvernement américain avait demandé un million de dollars par jour. Pour les finances de Microsoft, c'était peu, mais c'était au moins symbolique. Troisièmement, rien n'interdit aux fabricants de PC d'installer Internet Explorer «volontairement»; la seule c