Tous les cadres devront désormais «badger», c'est-à-dire utiliser
une pointeuse électronique. C'est la solution imaginée chez Synthelabo en accord avec les syndicats pour s'éviter les foudres de l'inspection du travail. Le procès verbal que celle-ci a dressé, la semaine dernière, chez Thomson-Elancourt, où elle a relevé 7 000 infractions à la législation sur le temps de travail, dont beaucoup concernaient les cadres, a fait souffler un vent de panique dans les entreprises. Rares sont en effet, celles qui contrôlent et gardent une trace des horaires de leur personnel d'encadrement comme la loi de 1992 le leur impose. Synthelabo a même fait plus spectaculaire en décidant de «fermer» usines et sièges entre Noël et Jour de l'an. Trois jours de congés payés qui s'ajoutent aux «ponts»pour tenter d'apurer les heures et jours excédentaires des salariés . «Une mesure d'apaisement, témoignage de notre bonne volonté», dit-on à la direction, consciente qu'elle ne suffira pas à régler au fond la question du temps de travail de gens, par ailleurs de plus en plus souvent jugés sur une mission. C'est d'ailleurs paradoxalement au moment où ceux-ci sont de moins en moins dépendants d'une durée légale hebdomadaire que la question de leur temps de travail est posée. Les inspecteurs du travail se font plus vigilants. Et les syndicats aussi, le plus souvent au nom du «partage de l'emploi». Chez Synthelabo, c'est la CFDT qui a levé le lièvre. Comme chez Alcatel (Libération du 4 décembre) où les