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Libération

Cochons de discorde dans le Sud-Ouest. La filière du «jambon de Bayonne» lance un vaste projet de développement.

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publié le 19 décembre 1997 à 14h06

Pau, envoyé spécial.

«S.A. Multiporcs, non!» L'inscription à la peinture blanche barre la route en lacets qui monte vers Gerderest. Depuis le début de l'automne, ce petit village de 110 habitants situé à une trentaine de kilomètres au nord-est de Pau (Pyrénées-Atlantiques) est parti en croisade contre l'installation d'une «maternité porcine».

Le projet, porté par un agriculteur du cru, prévoit la construction de six bâtiments d'élevage. 1580 truies devraient y donner naissance chaque année à 35 000 porcelets, rejetant 8 000 m3 de lisier dans les champs avoisinants. «Je ne suis pas d'accord avec l'endroit choisi, car il est bordé d'un chemin communal qui sert aux randonneurs, explique Marie-Christine Froutet, la jeune mairesse de Gerderest, elle-même agricultrice. Il n'y a eu aucune concertation avec les élus. Nous subirons les odeurs sans qu'il y ait de retombée financière pour la commune» (1).

Les opposants à la porcherie se sont regroupés en association et le préfet des Pyrénées-Atlantiques a décidé de «geler» sa décision. Dans l'attente des conclusions d'un commissaire enquêteur dépêché sur les lieux d'une part, d'un éventuel dialogue entre la municipalité de Gerderest et les véritables investisseurs de l'autre.

Nouveau bassin de production. Car, au-delà des querelles de clochers, c'est toute la filière porcine du Sud-Ouest qui se restructure autour de Pau, région où l'Interprofession porcine d'Aquitaine (Inpaq) escompte développer un nouveau bassin de production. L'Inpaq a e