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Libération

L'auto sous la dictature de la baïonnette. La généralisation de ce test remet en cause les stratégies basées sur le concept de l'oeuf.

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publié le 22 décembre 1997 à 14h13

Les déboires de la Smart et de la Mercedes Classe A auraient pu

faire sourire leurs concurrentes, mais ils leur donnent plutôt des bouffées d'angoisse. C'est que, derrière ces baïonnettes à répétition, les marques concurrentes voient poindre une nouvelle norme de stabilité qui pourrait bien affecter leur propre production et remettre en cause le concept à la mode des voitures en forme d'oeuf.

Le fameux test de la baïonnette (un violent coup de volant à droite, puis un autre à gauche) n'a rien de très officiel ni d'obligatoire. Mais il est devenu une épée de Damoclès susceptible de ruiner tout lancement de nouveau modèle par la simple exhibition de la dernière-née photographiée sur deux pattes, ou, pis, sur le toit. Du côté officiel, les fabricants n'ont pas grand-chose à craindre. «La baïonnette? Connais pas», ironise Dominique Le Poac, responsable du Centre national de réception des véhicules. Il ausculte toutes les voitures neuves avant de leur donner le visa de rouler: l'homologation. «La tenue de route reste une donnée très objective. Nous effectuons des tests de stabilité sur des points précis comme le freinage, facile à quantifier. Mais l'exercice qui consiste à déstabiliser une auto [la fameuse baïonnette, ndlr] est trop aléatoire. Le revêtement, la vitesse du vent et les perceptions du pilote sont des variables trop importantes pour que ce test soit fiable.» La Mercedes Classe A, retirée du marché pour cause d'envolée brutale, était parfaitement homologuée par les ser