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Libération
Interview

Olivia de Kersauson, spécialiste de la zone Pacifique. «La bourse de Séoul peut vite retomber»

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publié le 27 décembre 1997 à 14h38

Olivia de Kersauson, économiste au Crédit commercial de France

(CCF), est une spécialiste de l'économie du Japon et du Bassin pacifique. Elle estime que l'intervention du FMI va permettre à la Corée du Sud de faire face, dans l'immédiat, à ses dettes à court terme. Mais, selon elle, la crise n'est pas terminée pour autant, dans la mesure où les faillites vont se multiplier dans les deux ans qui viennent.

La monnaie remonte, la Bourse de Séoul se reprend. Peut-on dire que le plus dur est passé pour la Corée du Sud?

Une chose est sûre: alors qu'on se demandait si la Corée du Sud pourrait assumer, d'ici à la fin de l'année, ses dettes à très court terme, on sait maintenant qu'elle pourra le faire grâce à l'intervention du Fonds monétaire international et du G7. D'autre part, après avoir tergiversé un bon moment, ce qui a contribué à accentuer la crise, le gouvernement coréen semble aujourd'hui décidé à appliquer le plan de stabilisation du FMI et à opérer les réformes qu'il demande. Mais la Bourse de Séoul peut très bien retomber dans les jours qui viennent. Les investisseurs restent peu confiants, car ils savent qu'on va maintenant assister à une recrudescence de faillites d'entreprises et de banques qui va se prolonger au moins pendant l'année 1998. Le problème en Corée n'est pas celui de la dette publique ­ elle est relativement faible par rapport aux pays occidentaux ­ mais celui de l'endettement massif des conglomérats privés. Or, la crise va avoir pour effet de raréfier les