Ils étaient seulement une dizaine de chômeurs, les plus déterminés
des militants de l'association AC! (Agir ensemble contre le chômage), à avoir tenu le siège de l'Assedic d'Arras ce week-end. Un peu maigre lorsqu'on se rappelle que vendredi, une centaine de personnes décidaient le maintien de l'occupation, en dépit de la menace d'expulsion transmise par le préfet du Pas-de-Calais. Sylvie, Pierre et Michel en étaient.
Sylvie, 33 ans, a trois enfants et, pour tout revenu allocations chômage et prestations familiales confondues 6500 francs pour vivre. Pierre n'a qu'un enfant, mais à 45 ans, il sait qu'il ne trouvera plus d'emploi. Avec ses 4 500 francs, il va devoir bientôt payer les études supérieures que son fils souhaite commencer à la rentrée prochaine. Michel, 57 ans, ancien cadre dans une entreprise de transports, s'apprête à faire une demande de RMI pour lui, son épouse et leur fille de 14 ans. Tous, enfants compris, soutiennent le mouvement. «Nous ne pouvons être là tout le temps, car il faut bien s'occuper de sa famille», explique Sylvie. Aujourd'hui, elle participera à la grande manifestation de chômeurs prévue à Arras. Et son cas a quelques chances d'être examiné par le préfet, qui a mis sur pied une cellule d'urgence pour les cas difficiles.
«Bien sûr, nous n'allons pas refuser ce que l'Etat va nous donner, mais ne considérer que les cas difficiles est une issue trop facile. Nous sommes tous des cas difficiles, car même si certains d'entre nous peuvent vivre, i