Stanstead (Québec), envoyé spécial.
Tout Stanstead ne parle plus que de «ça». Le remède miracle contre la pollution, mais aussi une seconde vie pour l'industrie automobile. «Ça», c'est un appareil qui rend l'essence aussi peu polluante que l'eau, voire qui dépollue! Son concepteur est un quadragénaire empâté aux cheveux bruns bouclés et à la voix monocorde. Fils d'un plombier de Magog, une grosse bourgade à quelques kilomètres au nord de Stanstead, Marc Campagna a gagné sa vie et beaucoup voyagé (Yukon, Manitoba, Californie) en travaillant comme technicien en instrumentation pour des compagnies pétrolières et pour la Défense américaine. «J'effectuais les révisions annuelles des installations des raffineries et" je réfléchissais aux problèmes de pollution. En 1987, j'ai observé que les recherches des compagnies pétrolières étaient orientées exclusivement vers les contrôles de qualité et que les constructeurs automobiles misaient sur un improbable moteur parfait"»
C'est alors que l'autodidacte passionné de physique et de chimie a eu une intuition géniale et qu'il a, comme disent les scientifiques, «changé de paradigme». «Tout le monde, me suis-je dit, s'intéresse au moteur; la solution est peut-être du côté du carburant" Il faut s'attaquer à sa structure moléculaire!» A l'époque, le problème de la pollution urbaine «ne constituait pas une pression suffisante et la technologie avait encore quelques progrès à faire». Alors son projet mijote. En novembre 1994, un accident d'automob