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Libération

La Thaïlande oublie le plein emploi. Un million de chômeurs fin 1997. Ils devraient être 2,9 millions dans un an.

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publié le 5 janvier 1998 à 17h41

Bangkok, de notre correspondant.

La foule se bouscule aux portes du Sirikit Convention Center, la grande salle de convention de Bangkok, qui accueille ce jour-là la Thailand Career Expo, la foire nationale aux carrières. Des jeunes et des moins jeunes. Les uns sont déjà au chômage, les autres sur le point d'être licenciés. Ils sont là, espérant trouver un nouvel emploi ou des indications pour se reconvertir dans un autre secteur. Beaucoup travaillaient dans la finance ou la publicité, des secteurs qui ont connu des licenciements massifs depuis le début de la crise en Thaïlande. A la cafétéria, un groupe de jeunes femmes échangent leurs impressions. «J'avais un salaire de 12 000 bahts, mais les salaires que l'on me propose aujourd'hui atteignent rarement 8 000 bahts», note l'une d'elles, ancienne assistante de production audiovisuelle. «J'ai déjà parcouru tous les stands, mais il n'y a rien de sérieux. Ces compagnies font semblant d'embaucher pour faire croire qu'elles sont en bonne santé. En réalité, elles sont dans le rouge et n'embauchent pas», affirme un homme d'une quarantaine d'années, courtier au chômage depuis trois mois. Fin 1997, le nombre de chômeurs a pour la première fois dépassé la barre du million en Thaïlande, pays qui connaissait le plein emploi et, donc, une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée avant l'écroulement de son économie en juillet à la suite de la dévaluation du baht. En novembre, 22 750 salariés travaillant dans la finance se sont retrouvés à la po