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Libération

En Allemagne, y a le téléphone qui tonne. Tension entre l'ancien monopole et les nouveaux opérateurs.

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publié le 7 janvier 1998 à 17h52

Bonn, de notre correspondante.

En Allemagne, la libéralisation du téléphone a commencé dans la pagaille et la polémique. Alors que les abonnés allemands se réjouissaient déjà de pouvoir téléphoner de 5 à 50% moins cher dès le 1er janvier grâce aux nouveaux opérateurs, Deutsche Telekom, l'ancien monopole, a annoncé qu'il ferait payer cher les infidélités de ses clients. Il en coûterait 94,99 marks (320 F) aux abonnés qui recourent à l'un des nouveaux opérateurs pour tous leurs appels longue distance, annonçait Deutsche Telekom quelques jours seulement avant la nouvelle année. Ceux qui abandonneraient complètement l'opérateur, même pour leurs communications locales, mais voulant conserver leur ancien numéro de téléphone, devraient payer en sus 53 marks (180 F).

L'annonce a provoqué un si gros scandale que Deutsche Telekom a fait savoir hier qu'il renonçait provisoirement à ces taxes, après un rappel à l'ordre du gendarme allemand des télécoms. Ce dernier, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications, créée pour gérer la nouvelle concurrence, ne conteste pas le principe de la taxe, mais voudrait au préalable que l'opérateur en justifie le montant. Telle est du moins la version officielle. Car, officieusement, on peut penser qu'il s'agit d'éteindre en urgence un incendie qui menace de ternir la libéralisation du marché.

Désaccord. Deutsche Telekom «abuse de son monopole», «il sanctionne indûment les usagers» et veut leur «gâter le goût de la libéralisation», avaie