Bonn, de notre correspondante.
A moins d'un an du lancement de la monnaie unique, le combat des irréductibles Allemands contre l'euro continue. Quatre professeurs d'économie déposeront le 12 janvier un nouveau recours au Tribunal constitutionnel fédéral, qui a pourtant, en 1993, déjà dit oui, sous conditions, à la monnaie unique. Les quatre plaignants, Wilhelm Hankel (Francfort-sur-le-Main), Wilhelm Nölling (Hambourg), Joachim Starbatty (Tübingen) et Karl Albrecht Schachtschneider (Erlangen-Nuremberg), estiment que ces conditions, à commencer par le strict respect des critères de Maastricht, ne sont pas remplies. Ils réclament un abandon ou au moins un report du projet. La plupart des experts parient sur l'échec de leur initiative. Les quatre opposants à l'euro peuvent, en revanche, compter sur le soutien de l'opinion. Dans un sondage publié cette semaine dans l'hebdomadaire Der Spiegel, 56% des Allemands se prononcent contre l'introduction de l'euro; seulement 39% s'y déclarent favorables. Wilhelm Nölling, social-démocrate, ancien sénateur aux Finances de la ville-Etat de Hambourg et ancien membre du conseil central de la Bundesbank, de 1982 à 1992, explique avec fougue pourquoi il espère encore stopper l'euro.
Pourquoi un nouveau recours au Tribunal constitutionnel, qui s'est déjà prononcé en 1993?
Le Tribunal a dit que l'Allemagne peut céder une part de souveraineté à une instance supranationale qui n'a pas la moindre légitimité démocratique. Mais le tribunal a posé des cond